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Témoignages

Mon métier de pâtissière

Un métier passion

J’ai toujours été une bonne élève à l’école, mais je me suis toujours beaucoup ennuyée. Adolescente je pensais faire des études de psychologie. Mais une fois au lycée j’ai réalisé que je ne me sentais plus à ma place malgré ma réussite. J’avais besoin d’action et de faire quelque chose de « concret« . J’ai donc décidé, avec l’accord de mes parents, d’arrêter le lycée. Enfant j’étais déjà passionnée de pâtisserie, c’est donc naturellement que je me suis orientée vers un CAP pâtisserie pour en faire mon métier et suivre mon rêve de devenir chef.

Apprentissage et réalités du métier

À 17 ans, j’ai donc commencé un apprentissage en tant que pâtissière. Rapidement, j’ai compris que ce métier demandait des sacrifices. Pendant que mes amis faisaient la fête tout le weekend, je me levais à 4h du matin pour aller travailler. Les semaines faisait 6 jours et je n’avais que le lundi de repos. J’ai travaillé à Noël, les jours fériés et je n’avais plus que 5 semaines de vacances par an.

pâtissière qui étale de la pâte sur un plan de travail

Les tâches n’étaient pas toujours gratifiantes : deux heures de plonge à la main chaque jour, des gestes répétitifs… Mais ces moments m’ont appris la résilience et le souci du détail.

« Le succès est la somme de petits efforts répétés jour après jour. » – Robert Collier.

Dans un environnement exigeant, j’ai découvert la notion de rentabilité et la valeur du temps. Un retard sur mes tâches ? C’était toute l’équipe qui en payait le prix. Une erreur dans une recette ? Cela signifiait gaspiller des matières premières. Heureusement, ces situations sont restées rares, mais elles m’ont appris la responsabilité professionnelle.

« Time is money » – Benjamin Franklin, 1748

Un métier physique : les premières douleurs

Dès les premiers mois, mon corps a souffert. Après seulement quatre mois, un blocage du dos m’a mise en arrêt maladie. Depuis, ces douleurs chroniques ne m’ont jamais quittée. Cela m’a appris que la pâtisserie demande énormément d’énergie, aussi bien physique que mentale.

Cap sur Paris : une nouvelle aventure

Après deux ans d’apprentissage et mon CAP en poche, je suis motivée et j’ai très envie de progresser. Je décide de compléter ma formation initiale par un  CAP Chocolatier et une mention complémentaire. Deux an plus tard, plus déterminée que jamais, je pars m’installer en région parisienne. J’intègre à 21 ans la brigade d’un Meilleur Ouvrier de France pâtissier pour préparer mon BTM (Brevet technique des métiers).

Ce fut une expérience intense : des journées de 12 heures sans pause déjeuner et un climat oppressant. Le chef dirigeait par la peur.

Durant les trois années ou j’ai travaillé dans cette pâtisserie, j’ai assisté à des épisodes de violence, autant verbale que physique. Le chef nous tombait dessus pour un oui ou pour un non, pour un pochage selon lui mal effectué, un entremet mal détaillé, ou simplement parce qu’il trouvait qu’on travaillait trop lentement.

Une fois mon BTM en poche, ce chef m’a tout de même proposé de reprendre la gestion du laboratoire, mais j’ai décliné et je suis partie quelques mois plus tard pour une nouvelle aventure.

pâtissier qui poche de la pâte à choux

Le renouveau

J’ai intégré un nouvel hôtel Parisien en 2016 en tant que chef pâtissière, sous la supervision du chef exécutif du groupe. Je suis restée jusqu’en 2018 puis j’ai rejoins la brigade de la pâtisserie d’un autre hôtel du groupe dans le 16ème arrondissement. Je ne suis restée que quelques mois car j’avais en projet de partir voyager quelques temps. Après une pause de 6 mois j’ai fait l’ouverture d’une pâtisserie dans le 6ème arrondissement, que j’ai quitté deux ans plus tard. J’ai ensuite enchainé différentes missions plutôt longue durée en intérim, puis à mon compte, notamment pour des traiteurs parisiens.

La remise en question

J’ai commencé à réfléchir à une reconversion il y a environ 2 ans, après ma dernière expérience en CDI. Cette dernière expérience s’est très mal terminée et m’a laissé un gout très amer. Après mon départ j’en suis sortie complètement vidée et dénuée de toute motivation. Je ne voulais plus entendre parler de pâtisserie, je voulais aller élever des chèvres dans le Larzac ! J’avais totalement perdu la passion qui m’animais à mes débuts.

Dans les mois qui ont suivi, je suis passée par plusieurs phases différentes. Le besoin de changement grandissait de plus en plus mais je n’étais pas prête à l’accepter. Je savais que j’avais un besoin profond de me réinventer et de quitter ce mode de vie qui ne me convenait plus, mais je n’avais aucune idée de comment m’y prendre. Je suis restée paralysée par la peur d’avancer et par le syndrome de l’imposteur pendant très longtemps. J’avais le sentiment qu’après 15 passés à faire de la pâtisserie il serait impossible de donner un nouveau souffle à ma carrière. Et surtout, je n’avais aucune idée de ce je pourrais faire.

Et puis finalement, un beau jour d’aout 2024 que j’ai eu le déclic. Je ne voulais pas retourner travailler après les vacances, alors réuni la force et le courage qu’il me restait et j’ai décidé qu’il était temps de passer à l’action !

En conclusion

Ce parcours riche en enseignements m’a conduit à une reconversion, que je détaille dans cet article.

Si vous traversez une période de questionnements professionnels, sachez que le changement est possible, même après 15 ans dans un métier.

 

 

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